Chaque soir la jeune fille sortait de sa cabane et allait sur son rocher au bord de l’eau. Effleurant les vagues de ses pieds nus et nacrés, elle attendait que la lune se montre.
Lorsque mère lune était au plus haut dans le ciel la jeune fille chantait. Son chant pur et cristallin résonnait sur l’immensité de la mer de Chine.
Un soir qu’elle se laissait aller à la mélancolie la lune parla :
« Jeune fille. Ton cœur est pur et doux comme ma lumière. Tu es aussi bonne que mes eaux. Pour te récompenser je t’offre un ami. « Alors une forme sombre sortit des profondeurs de l’océan et c’était un jeune homme. Ce jeune homme était aussi beau que les plus merveilleux animaux marins.
Ses cheveux étaient noirs comme la nuit et il était aussi calme qu’une mer d’huile.
Il plut immédiatement à la jeune fille.
La lune sait toujours ce qu’elle fait.
Ils conversèrent toute la nuit, puis au matin, quand la lune disparut, l’homme plongea de nouveau dans la profondeur de la mer.
La fille attendit 28 jours et 28 nuits puis quand la lune fut de nouveau pleine, elle alla lui chanter son chant.
La lune resta silencieuse mais le jeune homme sortit de nouveau des abysses pour encore une fois parler avec elle. Ils parlèrent de leurs rêves, des mondes inconnus et magiques, de leurs souhaits et de leurs découvertes.
Puis vint l’amour.
Comme elle lui chantait des mélodies, il répondait de ses sourires. Comme elle lui souriait, il lui baisait tendrement les mains. Et ce fut ainsi durant 1000 ans.
Chaque soir de pleine lune la belle déployait sa plus belle voix et celle ci lui offrait son compagnon.
Toutes les 28 nuits pendant 1000 ans.
Puis un soir que la lune était pleine, avant que le jeune homme n’apparaisse la lune parla de nouveau :
« Jeune fille tu as été bien patiente. Chaque nuit où j’étais pleine tu es venue me chanter ta chanson et chaque nuit tu as aimé cet homme qui chaque matin repartait. Jamais tu ne t’es plain. Jamais tu n’as exprimé le moindre regret de ne pouvoir le rejoindre. Alors pour récompenser ta patience je t’offre désormais sa présence éternelle ».
Le jeune homme sortit alors des eaux.
De leur étreinte naquit la plénitude.
De la plénitude naquit l’enfant de joie.
La jeune fille pleura des larmes bénies. Ses larmes coulèrent sur ses joues, dans sa bouche puis elles tombèrent dans l’eau. Sous la lune pleine, au contact de l’eau, les larmes se transformèrent en perles précieuses.
Si un jour tu vas toi aussi en mer de Chine, par les nuits de pleine lune, tu verras scintiller sur le sable mouillé des milliers de petites étoiles. Ce sont les larmes de gratitude de la fille. Et si par bonheur tu penses à fermer les yeux tu entendras alors résonner en ton cœur la douce mélodie de son âme.
Marjolaine Femme du Rêve
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