Légende du solstice d’été…

C’était un 20 juin. Un soir de solstice. La mère et la fille étaient parties sur les chemins du puech cueillir ici et là les herbes de la Saint Jean.

La vieille portait sous son sourire un tablier de ferme. La fille aussi, avec en plus une mélancolie. La mère enseignait à sa fille les vertus des plantes. La fille s’en souviendrait.

« Quand tu prélèves une plante d’abord tu remercies son esprit. Ensuite tu te recueilles. Tu dois le faire comme je te dis. C’est important. Ici la jaune avec toutes ces petites fleurs c’est le millepertuis. Tu la cueilles bien basse. Tu récupères les fleurs et tu fais macérer dans de l’huile pour une moitié. Tu feras des massages si tu te brûles ou si tu veux préserver ton visage. L’autre moitié qui reste tu fais sécher. Quand tu auras tes lunes et que ton moral sera bas tu en boiras des tisanes. Là plus loin c’est l’achillée. La grosse ombrelle blanche. C’est pareil, tu fais sécher. Elle te donnera force et courage pour avancer dans ta vie. Rappelle t’en. Maintenant tu cueilles les ombrelles de sureau. Voilà comme ça. Tu cueilles pas tout sur le même arbre sinon il n’y en aura plus de fruits pour les oiseaux. Tu le prendras en décoction, c’est très bon pour la constipation. Ça allégera ton corps. Ça te fera suer. Quand tu te sens lourde tu en prends. On en mettra aussi au dessus des portes pour éloigner le mal. On le fera toutes les deux dès demain d’accord ? Et puis on fera du sirop. »

Elles se promenaient ainsi au soleil couchant. Emplissant leurs paniers de fleurs. Armoise, Salvia, Marguerite, menthe sauvage… .
La lumière rasante du soleil rendait les collines orangées. Une chouette à hululé au loin. La fille s’en souvient.
Tout en marchant, la vieille racontait les histoires des feux de la Saint Jean. Quand tous les villageois se réunissent et chantent et dansent. Que les filles ont des couronnes de fleurs. Qu’elles sautent au dessus du feu et qu’elles rêvent de trouver un mari.

Puis elles sont rentrées chez elles. Il faisait nuit. Elles connaissent le chemin par cœur et la lune était pleine. Elle éclairait les vaches au loin.
Dans le champs en bas de la ferme le père a rassemblé des herbes sèches et du gros bois.
Ils ont allumé tous les trois ce grand feu. Alors la mère à chanté.
Et la fille a pleuré.

Je célèbre les passages, équinoxes et solstices
Marjolaine Femme du Rêve
Sorcière de lumière arc en ciel

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