J’ai accosté sur le rivage de cette île vierge et sauvage, sur mon embarcation légère.
J’ai traversé des mers houleuses qui me faisaient tourner la tête. Des heures sans avancer sous une chaleur de plomb et j’avais beau lutter, rien ne faisait reculer le soleil. J’ai traverse le cap Horn sur ma coquille de noix, survécu aux triangles des Bermudes. J’ai même entendu le chant des sirènes. Je les ai suivies plusieurs fois jusqu’à me perdre moi et perdre les sirènes. Où allaient-elles ? Je ne sais pas.
J’ai été seule et j’ai voulu mourir.
J’ai touché les démons qui résident en moi. Je les ai d’abord rejetés puis j’ai voulu les regarder, peu à peu les apprivoiser jusqu’à les intégrer. Mes peurs inavouées, des fantasmé cachés, des mémoires oubliées, et l’ombre que je porte. Quand j’ai rouvert les yeux , sur ma coquille de noix, le ciel s est apaisé, le courant était clair , et le vent me portait.
Alors j’ai découvert cette île qui réside en mon cœur, j’ai pu la visiter. En chaque endroit où je pose les yeux elle m’ offre un paysage sublime et mystérieux. Comme les forêts profondes et silencieuses. Comme les forêts profondes et odorantes. Comme les forêts qui sont ce qu’elles veulent être, sans justification. Parfois je suis le Vendredi parfois le Robinson parfois la vie sauvage, je suis tout à la fois.
Et de cette île que je découvre, je suis comme l’enfant. Émerveillée par tous les cadeaux du monde.
Je suis les océans, je suis les mers du nord et je suis les mers chaudes. Je suis les eaux vivantes. Et de ces eaux qui vibrent ma yoni tourbillonne. En mon sexe résident toutes les eaux des mondes. Je suis femme, réceptacle béni. Je ressens cet amour neuf qui vient du fond des âges. Des fins-fonds de ce cœur. Comme un rappel. Comme le son du tambour qui nous dit à chacun : rappelle toi de te souvenir. Je m’aime d’un amour neuf et inédit et pourtant familier et très simple et joyeux.
J’accoste l’ île vierge. Et je découvre des arbres géants-minuscules. Des insectes transparents-de-couleur, des vents nouveaux-anciens.
Et sur cette île, tout est déjà. Dans la simplicité de la Présence. Et ça me fait toucher les sons de la matière qui avant m’échappaient.
Et sur cette île que je découvre, je me découvre et te rencontre. Toi l’homme que je porte en moi. Je me sens prête pour ce voyage. Mes mains sont vides et pleines. Ma peau salée sucrée. Je n’ai pas de bagage.
Je suis la va nus pieds. Je suis nue sur la route et ce corps qui me porte je l’honore….. et je lui rends hommage.
Je suis prête à te recevoir oh masculin sacré . Là. Dans l’instantané du voyage. Dans mon cœur apaisé où tu y as ta place.
Dans mon cœur apaisé où doucement, ensemble, nous prenons place.
En moi, yoni et lingam unifiés.
Féminin masculin sacralisés.
En hommage à la femme bison blanc. En hommage à la grande mère.
En hommage à l’équilibre sacré.