Serre moi dans tes bras…

J’aimerais que tu m’enveloppes
Allongé derrière moi,
En fœtus.

Et que tu me serres fort dans tes bras.

Ainsi, je pourrai embrasser tes mains.
Et te sentir le long de ma colonne vertébrale.
Le long de l’axe qui me maintient debout.

Femme debout, allongée que je suis.
Femme debout,
Dans la douceur de ta présence….

Marjolaine femme du rêve
Sorcière de lumière arc en ciel

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Légende de la femme et du loup…

C’était le soir. Au bord de la terrasse. Le soleil se couchait et il y avait cette atmosphère que tu connais, chère au printemps. Quand le ciel s’adoucit et que les nuages corail s’illuminent de ce petit croissant de lune, bas sur l’horizon.
Les grenouilles commençaient quelques notes ici et là.
La nuit allait poser sa tendre couverture et permettre aux esprits de sortir bientôt.

La femme se balançait machinalement sur son rocking-chair en osier. Le même qui avait bercé sa mère et sa grand mère dans des temps plus anciens. Le même sur lequel elle avait bercé ses enfants. Bientôt il ferait nuit.

C’est alors qu’elle rêvassait à sa journée passée, aux cerises cueillies sur l’escabeau de bois, à l’herbe foulée par ses pieds, l’eau du ruisseau qu’elle aimait tellement caresser. Le repas du midi. Les crêpes avec Marie. Une vie tranquille.

Et il est apparu. Là. Maintenant.
Elle a d’abord cru qu’elle rêvait. Oh parfois oui, elle l avait bien entendu hurler au loin dans le bois. Mais jamais elle ne l’avait vu. Pourtant ce soir il s’est posé assez loin, face à elle.
En contrebas de la terrasse.
Il était là je te dis. Droit et fier. Sauvage alerte, presque effrayant. Presque dangereux.

C’était le loup.
Comme la femme n’a pas crié, le loup s’est approché. Pas à pas. Il la traquait. Comme elle l’a fixé, le loup est venu jusqu à elle. Et comme elle s’est offerte, le loup lui a mordu au cou.Et elle s’est laissée faire. Oui. Elle s’est laissée faire. Quelle jouissance je te dis! Quelle extase et quelle chance ! Être mordue par le loup.
Tu te dis que ça aurait pu être toi.
Comme elle le désirait la femme s’est transformée en Louve. Femelle, fauve, elle a lâché ses habits, ses sandales et son petit chapeau.

Alors elle l’a suivi. Sur ses quatre pattes apprivoisées en un instant de rêve. Elle l’a suivi dans le bois qui borde la maison. Incroyable. Presque irréel. Une liberté insoupçonnée. Et quelle joie, quel amour.
Ils ont couru. Elle a couru. Il la rattrapée et après lui avoir tourné autour, il l’a prise. Avec son animalité sauvage, avec son haleine fauve. Avec sa verge tendue de jeune mâle. Elle, dans son corps de Louve elle coulait. Ses pattes arrières et velues étaient trempées… Le petit ruisseau et la grande rivière coulaient de son ventre vers le sol. Le loup léchait.

Elle ne savait plus qui elle était. Femme ou femelle. Humaine ou animale. Probablement les deux. Qui saurait dire ?

Parfois des bribes du souvenir de sa vie lui revenaient. Et du souvenir de sa vie de femme-qui lui revenait entre deux râles- ne lui parvenait aucun assaut si délicieux.
Être Louve aux côtés du loup quelle extase. Imagine un peu. Imagine qu’il te morde. Imagine qu’il te mange. Imagine que ce soit lui. Le loup.

Quand le mâle l’eut remplie de sa semence douce, ils reprirent leur course.
Humer ici un animal. Se frotter là contre les troncs des chênes. Croiser de loin quelques sangliers. Goûter à l’eau sauvage et rapide. Sentir les brindilles sous leurs pattes. Renifler l’urine de la future proie. Et courir. Libre. Dans le bois. Cette nuit là.

Quand la nuit s’en fût allée, quand les oiseaux se sont mis à chanter les premières couleurs du jour, elle se retrouva là. Posée ici à côté du rocher. Celui qui surplombe la grotte où les enfants jouent parfois.
Elle regarda partout. Elle était apeurée. Un peu perdue. Qui était-elle ? Puis elle vit qu’elle était nue, qu’elle avait de nouveau ses seins. Ses mains de femmes, ses cheveux blonds et son sexe clair. Et comme elle cherchait des preuves elle vit de la terre sous ses ongles. De la salive séchée sur tout son corps et entre ses cuisses un liquide blanchâtre. Nue. Brute.

Presque droguée. Courbée. Un peu fébrile, elle reprit le chemin de chez elle. Elle retrouva sa terrasse. Son rocking-chair. Son chapeau sur le bois, ses habits jetés là.
Dans la petite maison tout le monde dormait encore. Très bien, elle n’aurait rien à raconter. Et c’est ainsi, secrète, silencieuse et féline, qu elle est entrée sans faire de bruit

Marjolaine Femme du Rêve
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Et dans l’espace sacré du temple de la Déesse…

« Et dans l’espace sacré du temple de la Déesse, ils sont entrés dans des transes hypnotiques. Et de cette Vie… je me souviens. »

Je suis née sur une petite île rocailleuse et sèche, que vous appelez aujourd’hui « Malte ». De ce passage sur Terre, j’ai gardé quelques souvenirs. Certaines images fortes me reviennent parfois, au lever du sommeil, comme rappel ineffable de ce que fut un jour, ma Vie.Ma mère est une fervente adoratrice. Elle porte, comme toutes les femmes, des tenues claires et longues et se coiffe en chignon. Elle va, comme tout le monde, régulièrement au temple déposer ses offrandes. Nous partageons tous la même foi. Paysans, pêcheurs, marchands et même esclaves. Personne ne remet en question nos croyances. Nous sommes tous entièrement consacrés à servir Celle qui nous permet l’existence.

LA DÉESSE.

Déesse large et ronde et généreuse.Déesse qui donne la Vie et qui la reprend. Déesse sublime et toute puissante. On l’adore pour son abondance, on la craint pour ses sècheresses. On l’adule pour les enfants qu’elle donne, on la pleure pour ceux qu’elle nous retire. Elle fait vrombir la mer et provoque les tempêtes. La prochaine fois nous lui ferons plus d’offrandes. Une chèvre ? Espérons que cela l’apaise. Nous prierons toute la nuit pour obtenir sa mansuétude ! Oh Déesse, entend notre demande… Aie pitié de nous, donne nous des poissons et fait murir les fruits et par pitié, épargne nos hommes sur tes eaux de Vie !

Comme souvent, ce jour là, je suis allée dans l’espace sacré avec ma mère.
Rituel quotidien pour nous qui avons la chance de vivre aux abords. Nous avons touché l’eau qui sort du sol, nous sommes mouillées tout le corps, pour en tirer purification, et demander clémence sur notre maisonnée.Nous avons caressé les Pierre sacrées, et les arbres bénis. Nous sommes allées offrir du miel et des macéras de fleurs aux Femmes. Aux gardiennes de ce lieu. Les Vierges. Les Prêtresses.Je suis là. Je cours et ri auprès d’elles, dans l’innocence de cette enfance qui fût pour moi bien trop courte. Tout à coup, le temps s’arrête. Je stoppe ma course, je sens des choses inhabituelles. Les regards qui s’échangent. Quelques paroles aussi. Même mise à l’écart, je ressens la gravité de l’instant. Marqué à jamais en moi. Cet instant où l’une des gardiennes parle à ma mère de façon dérobée. Pour ne pas que j’entende. Cela dure de nombreuses minutes. Éternelles.

On m’informe à demi-mot de la nouvelle le soir même. Sans explication. On me dit que je suis choisie pour être consacrée. Que dorénavant je vivrai au Temple où je serai élevée pour La représenter.A partir de cet instant je n’ai plus été une enfant, mais une Servante de la Déesse. J’ai perdu la liberté de cette vie pour gagner autre chose. Bien sûr, j’ai peur. Bien sûr, je ne veux pas quitter ma maison. Mais il faut se remettre dans le contexte de l’époque où la plus belle des choses était d’être choisie par Elle. J’ai grandi avec ça. Pas d’instruction, pas d’école, pas d’ouverture au monde. Seules les visites au temple comme unique voie possible. Je suis résignée, et heureuse de faire plaisir à ma mère.

Je ne sais pas ce qui m’attend et surtout je ne peux pas l’imaginer…
Aucune enfant ne le pourrait….Lorsque la Lune fut noire, j’ai quitté ma famille définitivement pour prendre mon service.J’étais toute jeune. Probablement 7 ou 8 ans.Je revois encore celle qui était ma mère, pleurant de joie et de fierté, ne pas hésiter une seconde à se séparer de sa fille unique. Que je sois choisie pour intégrer le Temple des Vierges, était pour elle la meilleure destinée.C’est son vœux qui a été entendu ce jour là, peu importe que je m’en aille. Sa foi a eu raison de mon enfance. Je revois encore ce petit tissu beige dans lequel elle a enveloppé une robe de bure et un bandeau de corde pour mes cheveux, cachant par là-même, une poignée d’amandes, dernier geste de son amour.

Je n’ai rien eu le droit d’emporter d’autre.
Laissant derrière moi ce qui avait été ma vie, mon univers, ces quelques années de petite fille. Mon père et ma mère. Ceux là mêmes qui deviendraient pour moi de simples visiteurs quand je le croiserai plus tard dans l’espace sacré. Je n’ai rien emporté, ni ce petit caillou bleu que j’avais ramassé au bord d’une falaise, ni même les plumes de chouettes que mon père m’avait offertes. Rien. Tout est resté sur place, dans cette petite maison qui fût pendant 8 ans mon si bel univers. Et les chiens que j’aimais tant. Je suis partie sans un adieu.

On quitte parfois les êtres chers, sans un mot, sans une caresse. Une part de nous reste alors à jamais près d’eux. Deuil non abouti, hologramme en surimpression sur ce plan de réalité. Vous appelez cela… des fantômes.

Il faut alors accumuler beaucoup d’énergie pour récupérer toutes nos parts, et la Mémoire est en cela la meilleure des alliés. Souviens toi de te rappeler de ça…. Sans plus attendre j’ai été transportée au Temple sur un âne.Je ne devais plus toucher le sol en dehors de l’espace Saint. On garde une vision idéalisée de l’époque où la Déesse était honorée. Mais quand il faut, jeune enfant, quitter père et mère pour intégrer, seule, ce lieu, certes emprunt de beauté, mais aussi de froideur et d’humidité, je peux vous dire que c’est chose difficile.A mon arrivé, certaines Vierges étaient en cercle. Oh qu’elles étaient belles ! Leurs longs cheveux noués, leurs corps fins et légers, et ces fleurs posés sur les têtes… Et, dans cette extrême beauté, flottait une extrême rigueur. J’ai vite compris que les amusements étaient finis pour moi. Que ma propre personne serait à oublier.

Se consacrer à la Déesse c’est vivre un sacrifice humain, tout en gardant la vie.
Du moins une forme de Vie.On me coiffait, on m’habillait, on m’apportait mes repas et surtout on me droguait.Il fallait que je sois bientôt capable de prédire l’avenir et de rester impassible devant l’exaltation ou la douleur des gens qui viendraient chercher guérison ou bénédiction. Alors, chaque matin, on me donne à boire des mélanges de plantes d’une atroce amertume. De celles qui font tourner la tête et vous donnent envie de vomir. Mon aversion actuelle pour cette saveur me vient probablement de là. Alors ma tête tourne, et ma conscience s’envole parfois vers la Déesse, ou tout autre esprit qui nous accompagne. Ce n’est pas une prouesse ni même une fierté, c’est seulement Une Vie. Une Vie entre deux mondes. Une place rêvée de toutes. Et pourtant, tant de sacrifices…
Et chaque soir le même rituel, on me fait respirer des fumigations.
Au matin on me demande de détailler mes rêves. De quel couleur était l’animal ? Que t’a-t-on raconté dans la grotte aux corbeaux ? Quel chemin as-tu emprunté ? As-tu vu la Déesse ? L’enfant dans ses bras était-t-il fille ou garçon ?Tout est interprété comme des messages venant d’Elle.
Messages adressés parfois aux Vierges, parfois aux visiteurs de passage.

Je n’ai pas eu le droit une seule fois de me plaindre, encore moins de pleurer, ni même de rire. J’ai du devenir froide et droite et pure et humble. Finalement inhumaine, pour que la Déesse puisse s’exprimer à travers ma jeune bouche.

Quatre fois l’an, en lien aux solstices et aux équinoxes, il y a de grands rassemblements
.
Les gens viennent de toute l’île pour se joindre à nous. Certains viennent de l’île voisine. Autant dire que c’est un grand voyage. Pendant plusieurs jours ils festoient, se baignent dans nos fontaines et écoutent l’oracle. Leurs paniers sont remplis de vivres, certains pour la Déesse elle-même et d’autres pour les Vierges. Des fleurs, des amphores pleines d’huiles, des pots d’abricots et des chèvres par centaines, rarement un bœuf, de nombreux poissons séchés, des poulpes et des pots de graisse. Oh que je les envie, ces fillettes jolies qui courent pieds nus sur la terre, oh que j’aimerais moi aussi partir pêcher avec mon père et confectionner des choses avec ma mère. Mais tout cela est fini, je le sais. Et puis…, de cela je me souviens très bien.

La fête qui a suivi mes premiers saignements.
Après plusieurs semaines de longues préparations, est advenu ce qui devait. Le matin même, j’ai été totalement couverte d’une sorte d’onguent couleur bronze. Un onguent de graisse et de cire, mélangé à des plantes magiques. -L’hélychrisum fait partie de la composition et reste encore aujourd’hui une alliée aux mille pouvoirs- Nue, de la tête aux pieds, recouverte en entier. Seuls mes yeux et ma bouche sont restés intacts. Mais le reste du corps a été totalement couvert de cette pâte odorante. J’ai en image une statue mordorée. Frêle et immobile. Il faut y arriver à ne pas bouger alors que l’onguent colle et commence bientôt à sécher puis craqueler. Il faut savoir que cela gratte partout le corps. Cela fourmille de l’intérieur. Un vrai supplice. Jeune fille, surtout ne bouge pas. Surtout ne dis rien. Et si tu croises ta mère, ne la regarde pas. Ni elle, ni personne. Sois immobile, sois impassible. Sois Elle.

Les prêtresses m’ont alors posée sur un siège en hauteur. J’ai été baladée ainsi dans tout ce dédale. Une vrai petite ville.Au passage du cortège il y a eu des prosternations et des évanouissements. Les gens veulent me toucher, ils me présentent des enfants, tendus à bout de bras, ils pleurent et réclament un regard. Je ne dois pas bouger. Ils proclament, ils crient. Se bousculent. Je ne dois pas bouger. Il y a la foule et beaucoup de bruit. Des marchands promènent leurs poissons sur des charrettes, des mendiants ramassent la galette tombée là, des esclaves suivent leurs maîtres, les riches sont joliment vêtus, et toutes sortes de vies encore. Des fleurs partout. Des odeurs partout. Je te laisse imaginer. Ici, dans l’espace sacré du temple, je ne dois pas bouger.Puis à la nuit tombée, je suis posée là.Dans cette pièce de pierres grises où seul trône encore en son centre, un immense réceptacle qui accueille le feu.

Si tu vas à Malte un jour, tu pourras te promener en ce lieu, dont il reste quelques vestiges.
A l’époque dont je te parle, tout était sublime. De nombreuses maisons, des escaliers, des murs décorés, des foyers pour les flammes, des fontaines pour l’eau, des places pour le marché. Vie locale et sacrée se côtoient en permanence. Alors, sur cet autel qui fait face à ce feu, à moitié consciente et totalement immobile, les visiteurs sont venus à moi. Un à un et ils ont décollé de ma peau des morceaux de la pâte qui avait durcie. Et ils l’ont mis en bouche. J’ai eu l’impression qu’ils mangeaient ma chair. Ils sont entrés alors dans des transes hypnotiques. Et le bruit fort des chants et des cris résonne encore en mon âme.Il y a les chants de femmes qui retentissent au loin, et tous ces cris proches de mes oreilles. Il y a des hommes qui embrassent des femmes et des femmes nues qui dansent. Et des danses qui se transforment en prières. Et des prières en cris. Et des cris en joie. Cris de Feu. Cris de l’Âme.

Les prêtresses distribuent des breuvages aux pèlerins.
Des enfants partout. Des masques aussi. Et des accoutrements que vous trouveriez grotesques et qui expulsent le démon. Ils sont tous en transe, je te dis.Il y a tout ce mélange sous « mes » yeux. Sous les yeux de la Déesse qui se réjouit de voir la jouissance.Une fête de Vie, une fête de Joie, une fête de Terre. Une fête, à laquelle j’assiste sans broncher.Femme Servante je suis. Ainsi est ma vie.Viennent alors en cascade, encore aujourd’hui – quand la mémoire refait surface- tous ces visages qui défilent, les uns après les autres. Des visages grimaçants, saugrenus, hilares. Des visages suppliants, menaçants, moqueurs ou implorants. Des visages qui défilent et des flammes derrière. Des visages par centaines qui arrivent à mes yeux et donnent le tournis. Et puis, plus rien.Je ne me souviens pas du reste. Je pense que les drogues qu’elles m’ont fait ingérer dès le plus jeune âge ont eu raison de ma mémoire.
Ce que je sais en revanche, c’est que le jour du grand voyage de cette vie-là, je me suis retrouvée dans une version astrale de ce Temple. Et il m’a fallu beaucoup de temps et d’énergie pour réaliser que ce que je prenais pour un « paradis », n’était qu’une construction de mon esprit, une autre hallucination, et qu’il me faudrait beaucoup de patience pour me défaire de mes croyances et continuer, plus libre alors, ce grand voyage dans le Grand Rêve.

J’ai d’ailleurs fait le choix de retourner vivre de nombreuses fois sur ces îles de méditerranée. Tantôt l’une et tantôt l’autre. Tantôt homme, tantôt femme, mais toujours les mêmes rites. Petites îles, petits cailloux que je visite encore aujourd’hui. Et qui me ravissent le cœur. Ces îles qui m’offrent le pouvoir et la possibilité de réactiver en moi des Mémoires de Vie. On ne quitte pas ses croyances comme ça, ni les lieux, ni les temps, ni les êtres. Pense-y. On peut faire le choix d’y revenir, autant de fois que nécessaire, jusqu’à la transcendance…. de ce que furent nos Vie.
Mais là, résonnent encore, d’autres Histoires….
Je suis née sur une petite île sèche, que vous appelez aujourd’hui « Malte ». Et dans l’espace sacré du temple, ils sont entrés dans des transes hypnotiques. Et de cette Vie… je me souviens.

Marjolaine Femme du Rêve
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La fille de joie

Elle était là, assise sur son canapé. Vêtue de rien. De ces peaux de dentelle qui couvrent à peine le corps, et un peignoir de soie posé sur les épaules. Elle a le teint clair souviens-toi, et les cheveux lâchés.

Faire des passes toute la journée, ça use, mais il faut être belle.
Gagner son pain et mériter sa place ? Être belle, c’est certain que ça aide.Elle avait quitté sa campagne natale pour se rendre à la ville, pour gagner quelques sous. Devenir bonne sans avoir de recommandations ? Personne n‘avait voulu d’elle alors c’est vrai, il faut bien manger. Ce sont des choses qu’on ne dit pas, mais qui se savent dès que l’on traîne vers les quais, non loin des enfants des rues, que l’on a épuisé le maigre trésor qu’il nous reste, et qu’il commence à faire faim, très faim.« Si tu te laves et que tu t’apprêtes tu verras que tu es jolie ». Être jolie ? Elle n’y avait jamais pensé, on ne pense pas à ça quand on trait les vaches, il faut être rapide, costaude, courageuse, aller dans le purin, savoir manier la fourche mais pas être jolie.

Le jeune garçon qui parle pourrait être son frère. Il a quel âge celui-là, peut-être 14 ans ? C’est lui qui lui présente la mère maquerelle.

Vendre son corps, c’est quand même mieux que travailler à la mine, ou dans les champs ou sur le port. Finalement, au moins là, dans la sueur des nuits, on l’aime pour quelque chose.

Comme les autres filles elle espère que l’un d’eux la demande un jour en mariage, mais personne n’épouse jamais les femmes de petite vertu. On vient pourtant les voir, les étreindre et les posséder pour un instant, pas long, quelques minutes, rarement une heure, ça coûte trop cher.Baiser des bouches, toucher des sexes, écarter des cuisses, faire semblant d’aimer ça pour avoir un pourboire. Bien sûr que ça marche, les hommes, il faut les flatter ! Parfois elle aime ça c’est sûr, surtout quand le client est doux. Mais c’est rare, ce sont des hommes, pas des mauviettes, la douceur c’est pour les pédérastes. Et puis on a de la chance quand ils nous choisissent pour monter, parce qu’on ne vaut pas grande chose, presque rien, et ça, on le sait. Alors être choisie c’est déjà bien.

Les hommes ils ne touchent jamais leur épouse, sauf pour procréer comme dieu l’a ordonné, même les mains ils ne les touchent pas, pas de tendresse. Peu de gestes, et les enfants grandissent comme ça dans les maisons, à distance de tout, parce que le corps c’est impur, les sentiments c’est le démon et la femme porte entre ses cuisses le doigt du diable. Pourtant ils les désirent ces femmes et dès qu’ils peuvent ils dépensent trois sous pour une passe dans la maison close. Il n’y a pas que la maison qui soit close, il y a les cœurs surtout et les âmes aussi.

Filles de joie qu’on les appelle.
Filles de joie c’est joli, et ça rend service.
Guérisseuses des corps et des êtres.
Toucher les sexes, toucher les cœurs,
embrasser les lèvres, embrasser les âmes
Branler les verges, ébranler les certitudes
Sucer le mâle susurrer les mots
Pointer des seins et pointer du doigt Pleurer parfois.
Heureusement qu’elles sont là, les filles de joie.

Marjolaine Femme du Rêve
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La mort de la vieille dame…

Et puis est arrivé le temps du lâcher prise.
Après avoir bataillé en vain il s’est passé quelque chose en elle. Comme si tout à coup les murailles intérieures avaient cédées.
Comme si il n’y avait plus de lutte à mener.L’espace est devenu clair. Et grand et vaste. Même la peur a disparue. Seul le cœur rayonnait en son centre.

C’est alors qu’elle a enfin ressenti cette chose. Cette chose au fond d’elle. Ce qu’on nomme et qui pourtant est innommable.
Le souvenir ineffable de qui elle Est. Cette source qui vibre mais qu’elle ne voyait plus.

Alors elle a ouvert ses armoires et y a délogé ses vieux manteaux. Ses vieilles robes et ses chaussures usées. Elle a tout brûlé. Ne restait plus que l’espace vide. Là où la conscience peut s’éclairer. Ne rien regretter. Ne rien attendre. Être et aimer.

Puis elle est allée sous l’arbre doux du printemps. Celui qui de tout temps est la mais qu’elle ne voyait plus.
Elle s’est assise à son pied. Elle a pleuré. Puis elle a ri.

Et elle est partie. Pieds nus et cheveux lâchés.
Avec ses rides. Avec sa bouche qui avait déjà tant embrassé. Avec la peau flasque de ses bras qui avaient déjà tant porté, tant étreint et tant enlacé.
Et puis sa voix de vieille qui portait à elle seule tous les chants. Ces chants qui l’avaient traversée pour la vie, pour ses enfants et pour se guérir.

C’est avec sa beauté qu’elle est partie. Elle est partie avec sa beauté. Unique et singulière. Une beauté de vieille. Une beauté de vie. Avec ses cheveux blancs et sa peau tachée. Elle est partie avec ce corps qui avait autant aimé que lutté.

Elle a voyagé dans des contrées intérieures.
Celles où il fait bon ne plus porter de nom.
Alors elle s’est souvenue de tout. Et Elle s’est pardonnée. Puis a rendu aux autres les souvenirs qu’ils avaient laissés en elle.

Ne pas laisser de trace. Être un animal dans la forêt.Ne plus se justifier..Ne plus coller à cette image. Cette construction. Enfin elle était libre.Et elle a pu repartir de là où elle venait.Sans ce corps. Sans ce poids. Heureuse d’avoir tant aimé. Tant donné et tant vécu. Alors son corps a nourri la terre mère. Ses animaux. Ses minuscules insectes. Ses champignons et ses bactéries. Son corps est devenu le terreau les futurs arbres du printemps.
Et c’est son chant désormais que le vent sifflerait dans leurs branches. Jusqu’au prochain voyage 🙏Éternel cycle de vie 🙏

Marjolaine Femme du Rêve
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Légende de la jeune fille et la lune …

Chaque soir la jeune fille sortait de sa cabane et allait sur son rocher au bord de l’eau. Effleurant les vagues de ses pieds nus et nacrés, elle attendait que la lune se montre.
Lorsque mère lune était au plus haut dans le ciel la jeune fille chantait. Son chant pur et cristallin résonnait sur l’immensité de la mer de Chine.

Un soir qu’elle se laissait aller à la mélancolie la lune parla :
« Jeune fille. Ton cœur est pur et doux comme ma lumière. Tu es aussi bonne que mes eaux. Pour te récompenser je t’offre un ami. « Alors une forme sombre sortit des profondeurs de l’océan et c’était un jeune homme. Ce jeune homme était aussi beau que les plus merveilleux animaux marins.
Ses cheveux étaient noirs comme la nuit et il était aussi calme qu’une mer d’huile.
Il plut immédiatement à la jeune fille.
La lune sait toujours ce qu’elle fait.
Ils conversèrent toute la nuit, puis au matin, quand la lune disparut, l’homme plongea de nouveau dans la profondeur de la mer.

La fille attendit 28 jours et 28 nuits puis quand la lune fut de nouveau pleine, elle alla lui chanter son chant.
La lune resta silencieuse mais le jeune homme sortit de nouveau des abysses pour encore une fois parler avec elle. Ils parlèrent de leurs rêves, des mondes inconnus et magiques, de leurs souhaits et de leurs découvertes.

Puis vint l’amour.
Comme elle lui chantait des mélodies, il répondait de ses sourires. Comme elle lui souriait, il lui baisait tendrement les mains. Et ce fut ainsi durant 1000 ans.

Chaque soir de pleine lune la belle déployait sa plus belle voix et celle ci lui offrait son compagnon.
Toutes les 28 nuits pendant 1000 ans.
Puis un soir que la lune était pleine, avant que le jeune homme n’apparaisse la lune parla de nouveau :
« Jeune fille tu as été bien patiente. Chaque nuit où j’étais pleine tu es venue me chanter ta chanson et chaque nuit tu as aimé cet homme qui chaque matin repartait. Jamais tu ne t’es plain. Jamais tu n’as exprimé le moindre regret de ne pouvoir le rejoindre. Alors pour récompenser ta patience je t’offre désormais sa présence éternelle ».

Le jeune homme sortit alors des eaux.
De leur étreinte naquit la plénitude.
De la plénitude naquit l’enfant de joie.
La jeune fille pleura des larmes bénies. Ses larmes coulèrent sur ses joues, dans sa bouche puis elles tombèrent dans l’eau. Sous la lune pleine, au contact de l’eau, les larmes se transformèrent en perles précieuses.

Si un jour tu vas toi aussi en mer de Chine, par les nuits de pleine lune, tu verras scintiller sur le sable mouillé des milliers de petites étoiles. Ce sont les larmes de gratitude de la fille. Et si par bonheur tu penses à fermer les yeux tu entendras alors résonner en ton cœur la douce mélodie de son âme.

Marjolaine Femme du Rêve
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Nuit de Sorcière au paradis

Les enfants étaient chez la vieille femme depuis une semaine, quand le fameux soir est arrivé.
Elle leur a dit : allez au grenier, ouvrez la malle et revêtez ce que vous voulez ! Surtout soyez affreux !!
Les enfants sont montés en criant : ce soir ce serait fête.
Enfin ils sont redescendus. La fille portait une longue jupe noire. Trop grande mais qu’importe. Une tunique sombre et un chapeau rouge. Elle avait dessiné sur ses joues du sang qui coule et avait mis des dents de vampire. Son petit frère plus grotesque encore, hurlait dans les escaliers comme un loup affamé. Il fallait faire beaucoup de bruit.
Alors la grand mère a mis des marrons dans ses poches. Des gros marrons durs et luisant. Une grande fourche dans la main gauche, un gros carillon dans la droite.Il faisait nuit et la lune éclairait les chemins.

La vieille qui est sorcière s’est mise à adopter des voix atroces. A raconter des histoires de maisons hantées. De granges où les chèvres étaient égorgées l’une après l’autre. Et le pré où madame Carle a poussé son mari et son âne du haut d’une falaise. Les enfants étaient aussi excités qu’effrayés…
Ils en redemandaient. Elle leur faisait peur et ils adoraient.
Chemin faisant ils sont arrivés chez le vieux au fond du hameau. Il les a entendu de loin car le carillon faisait plus de bruit que 100 cloches de village.Il est sorti de sa pauvre maison.

Dans le sombre de la nuit, ses deux mètres de haut et ses cheveux longs ne disaient rien qui vaille. La grand mère a jeté des marrons sur l’homme qui a ri d’une voix ténébreuse.Les enfants ont tenté de lui mettre un coup de pied. Alors il leur a donné des bonbons.
« Mais attention les enfants, la nuit je deviens ogre. Ne laissez aucun orteil dépasser de votre lit ! Sinon je viens vous manger et je vous mets là ».
Et il désigna un vieux four à pain encore chaud du matin.
Les enfants se sont enfuis sans même dire merci, ils avaient trop peur. Et la vieille leur a couru après.

Dans le petit chemin boueux, les vaches sous leurs cloches regardaient paisiblement le spectacle. Elles continuaient à brouter sous la lune. Peu de chance de les arrêter.
Sous le gros marronnier la grand mère a interpellé les enfants. » Arrêtez-vous ! Et venez près de moi. Répétez : oh esprits des bois! Elfes, farfadets, donnez-nous votre lumière. »
Elle scandait ses incantations que les enfants répétaient en ricanant. Ils y croyaient sans y croire. Trop peureux de voir des apparitions.

Ce petit chemin de rien du tout n’avait jamais porté aussi bruyant spectacle.
Ni plus joyeux. Ni plus heureux d’ailleurs.


C’était nuit de Samhain, il fallait réveiller les esprits et se faire entendre.
Puis ils sont passés devant la croix du Christ. La même qui borde tous les croisements des routes reculées. La femme, qui est pieuse, s’est prosternée. De façon tout à fait spectaculaire. Elle s’est agenouillée. C’était drôle et inquiétant. Genoux à terre. Fourche à la main telle un bâton de pèlerin. « Petit, prends le carillon ! « .
Alors elle a écarté les bras. La fourche en l’air. « Oh seigneur Jésus. Toi qui es venu porter la paix entre les hommes !…….. »Et ben regarde ! Ça n’a pas fonctionné ! Pauvre Jésus ! « 
Et elle a éclaté de rire. Autant le dire, elle était folle.

Bien sûr les enfants ont voulu aller au cimetière.
Tous trois ont fait grincer la petite porte en fer forgé. La petite église, trop grande pour ce petit hameau, veillait sur eux. Les enfants courraient entre les tombes. Et ne savaient pas si il fallait se taire ou au contraire se faire entendre.

Dès que la vieille est sortie ils l’ont suivie. Ils ne seraient restés là pour rien au monde.
Elle a cherché à les semer. Mais comme ils sont malins ils l’ont rattrapée.

Ils ont fini par tous se donner la main et sont rentrés à la ferme.
Là elle leur a donné à chacun un petit sac brodé de leur prénom. Elle les avait cousus la veille. Ils ont fouillé le jardin et ont déniché sucettes et bonbons qui collent.
Gâteaux crêpes et sirop de coing. Puis ils ont éclairé chacune des citrouilles de bougies blanches. Ils ont mis de la musique très fort. Ils ont dansé le rock, la valse et mêmes sur du Bobby Lapointe.
Parfois le disque était rayé. Pas grave, on dansait. Pieds nus sur terre. Sous la lune.

Minuit est enfin arrivé. Il fallait se coucher.
Éclairé d’une lampiote ils sont tous trois montés. Arrivés dans leur lit les enfants ont hurlé. Elle avait caché sous la couette une énorme araignée. Elle a ri c’était si drôle ! alors, ils ont souri…
Nuit de Sorcière au paradis.

Je rends hommage à ma maman pour faire vivre à mes enfants des nuits fabuleuses comme celle que j’ai décrite ici, et tant d’autres aussi.

Marjolaine Femme du Rêve
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Je t’aime

Je t aime. Je t’aime. Je t’aime.
Je n’ai pas fait le deuil de toi. Je n’ai pas réussi. Pardonne moi. J’ai essayé pourtant. J’ai essayé de tout mon cœur de ne plus t’aimer.
Je t’aime. Je n’ai pas réussi. Le temps oui a passé. Mais rien dans l’amour ne passe. Rien.
Et je continue à te sentir en moi. Je sens ta présence en mon âme. Et je ne sais pas si c’est réel. Si je me trompe. Si tout ceci est vrai. Si c’est un rêve. Et cela me fait tellement peur. Ta présence enveloppe mes jours. Chaque jour, elle enveloppe mes jours. Chaque nuit, elle enveloppe mes nuits.

Elle est comme un nuage blanc d’été.
Un nuage doux et blanc. Un coton dans le ciel d été. Tu sais, les jolis nuages qui se baladent seuls dans les cieux de juillet.
C’est exactement comme cela qu’elle est ta présence. Douce et belle. Et lointaine aussi.Et je ne sais pas lui donner d’autre sens que l’amour. Et je ne sais pas LA nommer autrement. C’est presque un nuage dans un rêve. Je ne peux pas le toucher. Alors ça me fait peur aussi. J’ai peur d’un nuage. Je me sens si petite. Si vulnérable sous ce nuage doux et blanc et cotonneux d’été.
Pourtant il n’est pas menaçant ce nuage. Juste il est là. A chaque instant.

Parfois je l’oublie un peu et quand je lève les yeux vers le soleil alors, je le vois de nouveau.

Alors je lui dis : tiens tu es encore là ? Alors tu n’es pas parti ? Alors tu es resté, après mes pleurs ? Après mes rêves ? Après mes joies ?
Tu es bien patient petit nuage. Tu étais là, même quand je ne te voyais pas.

Parfois je me sens si esseulée et en même temps si pleine de lui. Être pleine d’un nuage….Quelle drôle d idée. C’est dire combien tu me manques……
Et j’ai besoin de partager cet amour avec toi. Même un amour de rêve, cela me suffira. Même un amour de mots cela me suffira. Mais sans ce partage de cœur je préfère me retirer. Je ne sais pas être moins que Celle qui t’aime.

Alors je prendrai le temps pour repeindre ce ciel.
Le repeindre avec d’autres couleurs. Un autre bleu pour mon ciel. Des couleurs plus fortes que celles du printemps. Car même ce printemps-là avait le goût de toi. Des couleurs d’une autre saison encore. Une saison plus lointaine. Une saison d ailleurs. D’un pays d’ailleurs. D’un monde que je dois inventer.

Avec d’autres nuages d’autres couleurs. Un autre blanc. Un autre coton. Une autre nuance. Une autre beauté. Un ciel qui ne criera plus ton nom dès que je le regarde. Alors si c’est possible je guérirai de toi. Et le petit nuage beau et blanc et doux et patient et cotonneux laissera derrière lui la traînée de son rêve.

Peut être qu’il partira mais ça je ne sais pas.

Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime…. Je n’ai pas réussi à t’oublier.

Marjolaine Femme du Rêve
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Le ciel s’ouvre sous nos yeux éblouis…

Le ciel s’ouvre. Sous nos yeux éblouis, les étoiles apparaissent…

Sous ce ciel qui s’ouvre… nos cœurs s’ouvrent sous les étoiles.

Et sous les étoiles qui se donnent nos corps se donnent….

Sous la beauté du ciel étoilé, alors je me donne à toi.

Sous le ciel qui s’ouvre… Je t’aime, je m’abandonne.

Et sous les étoiles de ce ciel qui s’ouvre, je me retrouve en Toi.

Le ciel s’ouvre. Sous nos yeux éblouis, les étoiles apparaissent….

Marjolaine Femme du Rêve
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Et si je perds l’amour…

Et si je perds l amour…
Que reste t-il ? Demande le grand.

Tu ne peux pas perdre l’amour,
Sois tranquille répond l’enfant.

Marjolaine Femme du Rêve
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