Samhain, les origines de la Toussaint

Rêveur… connais tu Samhain ?

Samhain est une fête païenne d origine Celte…. elle a été remplacée par la Toussaint chrétienne puis par Halloween la populaire. ..

La nuit du 31 octobre est le nouvel an Celte.
On passe de la période des lumières : du soleil dans le ciel, des fruits et légumes en abondance; à la période de l’obscurité, un ciel sombre, des nuits longues, le froid qui arrive….
C’est la période de l’ introspection, . … du repos de la terre, des cultures et des êtres. …

Cette nuit spéciale est aussi le temps de l’année ou le voile se lève entre rêve et réalité. Entre rêveurs endormis et rêveurs éveillés. Entre vivants et morts.

C’est l’occasion de leur rendre hommage, de leur parler, de rentrer en contact. …
Faire son deuil et de laisser partir les morts de l’année. Accepter qu’ils s’en aillent en paix.

En parallèle ce sont aussi nos vieux manteaux que nous sommes invités à lâcher. Nos vieilles habitudes.
Tout ce qui ne nous correspondent plus…..Il faut dire adieu….

Halloween n’a fait que reprendre la tradition de porter des masques effrayants…. de sortir les sorcières et leurs balais….
A la base cette tradition permettait aux hommes de faire fuir les mauvais esprits et de s’en protéger pour l’année…. cela permettait aussi à chacun de se libérer de ses propres démons intérieurs. De les objectiver pour mieux les lâcher.

Une sorte de nuit thérapeutique….

La tradition veut qu’on allume une seule bougie à la nuit tombée.
On appelle les morts de l’année par leur prénom et nom. Dans la maison sombre ils peuvent se manifester. Ensuite on sort dans les rues avec un lampions et un accoutrement grotesque. Nous éloignons ainsi les diables et démons. Ils fuient et nous laissent en paix pour l’année à venir.
Puis à minuit on rentre chez soi et on allume une multitude de bougies et l’on fait brûler des feuilles odorantes dans le chaudron magique. Ces feuilles purifient nos corps, redonnent vie à notre foyer. Les lumières guident les morts vers l’au delà. Il est temps que les morts quittent le plan terrestre . Les lumières sont aussi promesse de renaissance. Après la période sombre reviendra la période lumineuse.

Éternel cycle de vie.
On boit aussi une potion faite de cidre et d’épices et d’oranges, de gingembre …..

Fêter Samhain c est se souvenir que nous sommes mortels.
… se souvenir des êtres qui ont quitté ce monde et qui nous accompagnent.
Se souvenir de qui nous sommes. Des êtres de passage dans le grand rêve de la grande Mère. En perpétuel voyage …

Chaque année je vous accompagne pour fêter ce passage. Contactez moi !

Marjolaine Femme du Rêve
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Nuit de Sorcière au paradis

Les enfants étaient chez la vieille femme depuis une semaine, quand le fameux soir est arrivé.
Elle leur a dit : allez au grenier, ouvrez la malle et revêtez ce que vous voulez ! Surtout soyez affreux !!
Les enfants sont montés en criant : ce soir ce serait fête.
Enfin ils sont redescendus. La fille portait une longue jupe noire. Trop grande mais qu’importe. Une tunique sombre et un chapeau rouge. Elle avait dessiné sur ses joues du sang qui coule et avait mis des dents de vampire. Son petit frère plus grotesque encore, hurlait dans les escaliers comme un loup affamé. Il fallait faire beaucoup de bruit.
Alors la grand mère a mis des marrons dans ses poches. Des gros marrons durs et luisant. Une grande fourche dans la main gauche, un gros carillon dans la droite.Il faisait nuit et la lune éclairait les chemins.

La vieille qui est sorcière s’est mise à adopter des voix atroces. A raconter des histoires de maisons hantées. De granges où les chèvres étaient égorgées l’une après l’autre. Et le pré où madame Carle a poussé son mari et son âne du haut d’une falaise. Les enfants étaient aussi excités qu’effrayés…
Ils en redemandaient. Elle leur faisait peur et ils adoraient.
Chemin faisant ils sont arrivés chez le vieux au fond du hameau. Il les a entendu de loin car le carillon faisait plus de bruit que 100 cloches de village.Il est sorti de sa pauvre maison.

Dans le sombre de la nuit, ses deux mètres de haut et ses cheveux longs ne disaient rien qui vaille. La grand mère a jeté des marrons sur l’homme qui a ri d’une voix ténébreuse.Les enfants ont tenté de lui mettre un coup de pied. Alors il leur a donné des bonbons.
« Mais attention les enfants, la nuit je deviens ogre. Ne laissez aucun orteil dépasser de votre lit ! Sinon je viens vous manger et je vous mets là ».
Et il désigna un vieux four à pain encore chaud du matin.
Les enfants se sont enfuis sans même dire merci, ils avaient trop peur. Et la vieille leur a couru après.

Dans le petit chemin boueux, les vaches sous leurs cloches regardaient paisiblement le spectacle. Elles continuaient à brouter sous la lune. Peu de chance de les arrêter.
Sous le gros marronnier la grand mère a interpellé les enfants. » Arrêtez-vous ! Et venez près de moi. Répétez : oh esprits des bois! Elfes, farfadets, donnez-nous votre lumière. »
Elle scandait ses incantations que les enfants répétaient en ricanant. Ils y croyaient sans y croire. Trop peureux de voir des apparitions.

Ce petit chemin de rien du tout n’avait jamais porté aussi bruyant spectacle.
Ni plus joyeux. Ni plus heureux d’ailleurs.


C’était nuit de Samhain, il fallait réveiller les esprits et se faire entendre.
Puis ils sont passés devant la croix du Christ. La même qui borde tous les croisements des routes reculées. La femme, qui est pieuse, s’est prosternée. De façon tout à fait spectaculaire. Elle s’est agenouillée. C’était drôle et inquiétant. Genoux à terre. Fourche à la main telle un bâton de pèlerin. « Petit, prends le carillon ! « .
Alors elle a écarté les bras. La fourche en l’air. « Oh seigneur Jésus. Toi qui es venu porter la paix entre les hommes !…….. »Et ben regarde ! Ça n’a pas fonctionné ! Pauvre Jésus ! « 
Et elle a éclaté de rire. Autant le dire, elle était folle.

Bien sûr les enfants ont voulu aller au cimetière.
Tous trois ont fait grincer la petite porte en fer forgé. La petite église, trop grande pour ce petit hameau, veillait sur eux. Les enfants courraient entre les tombes. Et ne savaient pas si il fallait se taire ou au contraire se faire entendre.

Dès que la vieille est sortie ils l’ont suivie. Ils ne seraient restés là pour rien au monde.
Elle a cherché à les semer. Mais comme ils sont malins ils l’ont rattrapée.

Ils ont fini par tous se donner la main et sont rentrés à la ferme.
Là elle leur a donné à chacun un petit sac brodé de leur prénom. Elle les avait cousus la veille. Ils ont fouillé le jardin et ont déniché sucettes et bonbons qui collent.
Gâteaux crêpes et sirop de coing. Puis ils ont éclairé chacune des citrouilles de bougies blanches. Ils ont mis de la musique très fort. Ils ont dansé le rock, la valse et mêmes sur du Bobby Lapointe.
Parfois le disque était rayé. Pas grave, on dansait. Pieds nus sur terre. Sous la lune.

Minuit est enfin arrivé. Il fallait se coucher.
Éclairé d’une lampiote ils sont tous trois montés. Arrivés dans leur lit les enfants ont hurlé. Elle avait caché sous la couette une énorme araignée. Elle a ri c’était si drôle ! alors, ils ont souri…
Nuit de Sorcière au paradis.

Je rends hommage à ma maman pour faire vivre à mes enfants des nuits fabuleuses comme celle que j’ai décrite ici, et tant d’autres aussi.

Marjolaine Femme du Rêve
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Tu es la femme sur ce tableau.

Regarde, tu es la femme sur ce tableau.

Tu portes une jupe grise, longue à taille haute.
Ton chemisier blanc est près de ta poitrine. Il enveloppe tes seins. Des petits boutons de nacre délicatement fermés et un col serré remontent jusqu’en haut de ta gorge.
Élégance d’un autre temps…
Ta taille est fine. Tes souliers sont beiges.

Le tableau est doux.
On peut te toucher.
Te sentir et te Voir.
Tu es assise dans ton boudoir. Tu poses.
Oh… comme tu es jolie !
Tu as le chignon bas des femmes de l’époque.
Des cheveux châtain clair et deux mèches ondulées qui tombent sur tes oreilles.
Tes yeux sont vert.

Une corbeille de fruits est posée là devant toi. Mise en scène voulue par le peintre.
Comparer ta beauté à celle des pêches et des figues, et du raisin. Fruits de l’été. Gorgés de couleurs et de jus.

Faire semblant d’être un fruit. Un délice. Un régal.
Faire semblant.

Beauté éternelle et presque inconcevable.
Presque douloureuse.
Presque trop.
Peut-on être trop belle ?

Sortir d’un rêve nébuleux.
Vague impression de déjà vu.
Vague à l’âme en surimpression.
….Lame de fond qui te submerge.

Par la fenêtre on aperçoit au loin des enfants.
Au pied du grand cèdre ils jouent avec un cerceau.
Le banc vert. Le petit chien blanc. Les quelques roses rouges.

Toi tu es là, dans ton boudoir.
Et tu poses.

La bonne dans sa cuisine prépare la soupe pendant que tu poses en silence.
Ton époux est au fumoir.
Tu poses.
Les enfants ne sont que des ombres dehors.
Tu poses.

Aucun bruit dans ta maison.
Un silence éthérique.
Et cette mélancolie sur ton visage….
Cette intensité dans tes yeux.
Cette extrême vivance.
Et cette frustration.

Ne rien dire jamais. Pleurer tous les jours. Te sentir vieille.

Les enfants te fatiguent. Le chien ne te fait plus rire.
Et ton mari rentre trop tard le soir.

Les roses n’ont plus ce parfum de l’enfance. Elles ont perdu de leur superbe. Même les roses t’ennuient.

Ennui. Terrible et douloureux.
Les journées trop longues.
Les nuits sans rêve.
Tu préfères mourir.
Et pourtant tu poses. Pour laisser une trace.

Une trace de fruit sur une toile jaunie.
Un fantôme.

Tu rêves de sortir du tableau et de visiter le monde.
Ce n’est même pas pensable.
Les femmes sur les tableaux ne changent pas de cadre.


Charlotte est ton prénom.
Tu es mélancolique.
Et quand tu te souviens de toi. …. de cette vie qui fut tienne, tu pleures.
Devant ce tableau tu pleures.
Devant cette solitude tu pleures.
Désarroi à peine perceptible.
Quelques larmes seulement mais qui transpercent ton âme.

Si un être aimé peut consoler tes larmes, alors blottie-toi contre lui Charlotte.
Si un être t’aime, qu’il accueille tes larmes.
Que de cette étreinte d’amour masculin et féminin se soutiennent et grandissent.
Aime cet homme. Aime cette femme.
Aime-les et guéris.

De ces larmes de guérison la conscience se pose. Te permettant de reconnecter à toutes ces femmes en toi et de leur rendre hommage.

Laisse-les couler.
Les larmes de la guérison.

En hommage à toutes les femmes de nos lignées.
A nos mères.
A nos grands mères.
Aux anciennes.
Et à la première femme.

En hommage à toutes les Charlotte. Les Marie. Les Berthe. Les Mélanie. Les Constance. Les Juliette. Les Sophie. Les Louise. Les jolies, les quelconques, les seules, les tristes, les fortes, les fuyantes, les mélancoliques….
Les sans-nom, les oubliées.
En hommage à toutes les femmes.
Toutes les femmes.
Jusqu’à la première femme.

Puissent les larmes de la guérison réparer nos lignées.
Puissent nos filles s’alléger des fardeaux de nos clans.
Pour que dans nos cellules brille de nouveau ton beau sourire radieux.
Ton beau sourire Charlotte.

Marjolaine Femme du Rêve
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